FURTHER ANALYSIS OF US ELECTION

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(Une version française suit en dessous)

In order to understand the deep meaning of the US election results, and to compare them to the electoral situation in France, I have downloaded a series of maps from the Internet showing the relation between voting patterns, poverty and urbanization.

Here are the maps for the United States, beginning with the electoral map showing states that voted for Trump in red. (click on maps to enlarge)



As you see, with only 4 or 5 exceptions among the 50 states, Trump won in the states that were poorer and more rural.

Having recently compared the appeal of Trump to that of Le Pen in France, I decided to make a similar set of maps for France. Here they are. (Again, click on maps to enlarge)


In the case of France, there is a relationship between the vote for Le Pen and the poverty and rural nature of the department concerned, but the relationship is overridden in the rich departments along the Mediterranean and in the traditional catholic conservative departments of Alsace Lorraine.

Of course, there are poor people in cities as well as in the countryside. However, the poor in cities are mostly Afro-Americans in the USA and the descendants of immigrants in the suburbs of French cities. Since Trump and Le Pen are racist and anti-immigrant, they do not join in the vote for them.

Without going into an analysis of the exceptions mentioned above, let us consider the meaning of the relationship between the electoral appeal of Trump and Le Pen and the poor, rural voter. As described in the earlier blog this month, their electoral appeal comes from the anger and alienation of voters who feel that their interests are not served by the national government and who believe that Trump and Le Pen are “on their side.”

Of course, the poor in cities are angry and alienated as well, which can be expressed in other ways.

In one sense, the supporters of Trump and Le Pen are correct. The modern capitalist state continues to serve the interests of the rich, and if there is one fact clear for more than a century now, the rich continue to get richer and the poor to get poorer. As Oxfam calculated earlier this year, “The world’s 2,153 billionaires have more wealth than the 4.6 billion people who make up 60 percent of the planet’s population.”

The modern capitalist state also serves the interests of industrial agriculture instead of the small farmer, despite the fact that small farms still produce the majority of the food on the planet. For almost a century now, the small farmer continues to be driven out of business by industrial agriculture. The people in rural areas that should gain a good living from agriculture continue to work hard for ever-decreasing income, while those who profit from industrial agriculture sit behind the desks in banks and bribe the legislatures to pass laws in their favor.

On this basis we can make a prediction. Even if Trump and Le Pen leave the scene, the cause of their appeal will continue to gather force. Presidents like Biden and Macron are not going to change the fundamental dynamic. The rural poor will continue to get poorer and they will vote more and more for candidates that claim to oppose the system. Of course, candidates like Trump and Le Pen have no intention to do so, but they claim they will change the system in favor of rural areas and the poor. Angry and alienated, the rural poor want to believe their rhetoric.

It is not just the days of the American empire that are numbered, as we have often stressed, but to quote Marx, by continuing to enrich the rich and impoverish the poor, capitalism continues to make the noose that will eventually hang it.

But here is the danger. 90 years ago when the economic systems collapsed in the Great Depression, powerful countries abandoned democracy and fell back on the extreme system of the culture of war – fascism. Make no mistake about it, fascism is based on force and violence first inside the country, and then preparing for external war. Indeed fascism is the culture of war in its purest manifestation. In order to avoid a repeat of the history of the 1930’s, it becomes more and more urgent to move forward on the transition from the culture of war to the culture of peace.

How to make such a transition? This blog has made proposals, such as a mayor’s security council, for several years now. The proposals have not yet obtained support, but perhaps the time is coming when we will have no choice but to move them forward.

 

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ANALYSE APPROFONDIE DES ÉLECTIONS AMÉRICAINES

Afin de comprendre la signification profonde des résultats des élections américaines et de les comparer à la situation électorale en France, j’ai téléchargé une série de cartes sur Internet montrant la relation entre le choix des votes, la pauvreté et l’urbanisation.

Voici les cartes des États-Unis, en commençant par la carte électorale montrant les États qui ont voté pour Trump, en rouge. (Cliquez sur les cartes pour élargir.)



Comme vous le voyez, à seulement 4 ou 5 exceptions parmi les 50 États, Trump a gagné dans les États plus pauvres et plus ruraux.

Ayant récemment comparé l’attrait de Trump à celui de Le Pen en France, j’ai décidé de faire un jeu de cartes similaire pour la France. Les voici. (Cliquez sur les cartes pour élargir.)


Dans le cas de la France, s’il existe une relation entre le vote pour Le Pen et la pauvreté et le caractère rural du département concerné, ce constat est dépassé dans les départements riches de la Méditerranée et dans les départements conservateurs catholiques traditionnels d’Alsace Lorraine.

Bien sûr, il y a des pauvres dans les villes comme dans les campagnes. Cependant, les pauvres des villes sont majoritairement des Afro-Américains aux Etats-Unis et principalement des familles descendant d’immigrés dans les banlieues des villes françaises. Étant donné que Trump et Le Pen sont racistes et anti-immigrés, ils ne reçoivent pas leurs votes.

Sans entrer dans l’analyse des exceptions mentionnées ci-dessus, considérons la signification de la relation entre l’attrait électoral de Trump et Le Pen et l’électeur pauvre et rural. Comme décrit dans le blog précédent ce mois-ci, leur appel électoral vient de la colère et de l’aliénation des électeurs qui estiment que leurs intérêts ne sont pas servis par le gouvernement national et qui croient que Trump et Le Pen sont «de leur côté».

Bien sûr, les pauvres des villes sont également en colère et aliénés, ce qui peut s’exprimer de différentes manières.

Dans un sens, les partisans de Trump et Le Pen ont raison. L’Etat capitaliste moderne continue de servir les intérêts des riches, et s’il y a un fait clair depuis plus d’un siècle maintenant, les riches continuent de s’enrichir et les pauvres de s’appauvrir. Comme Oxfam l’a calculé plus tôt cette année, «les 2 153 milliardaires du monde ont plus de richesses que les 4,6 milliards de personnes qui représentent 60% de la population de la planète».

L’État capitaliste moderne sert également les intérêts de l’agriculture industrielle au lieu du petit agriculteur, malgré le fait que les petites fermes produisent toujours la majorité de la nourriture sur la planète. Depuis près d’un siècle maintenant, le petit agriculteur continue d’être chassé des affaires par l’agriculture industrielle. Les habitants des zones rurales qui devraient bien vivre de l’agriculture continuent de travailler dur pour obtenir des revenus en baisse constante, tandis que ceux qui profitent de l’agriculture industrielle s’assoient derrière les bureaux des banques et soudoient les législateurs pour qu’ils adoptent des lois en leur faveur.

Sur cette base, nous pouvons faire une prédiction. Même si Trump et Le Pen quittent la scène, la cause de leur appel continuera à prendre de l’ampleur. Les présidents comme Biden et Macron ne vont pas changer la dynamique fondamentale. Les ruraux pauvres continueront de s’appauvrir et ils voteront de plus en plus pour les candidats qui prétendent s’opposer au système. Bien sûr, des candidats comme Trump et Le Pen n’ont pas l’intention de le faire, mais ils affirment qu’ils changeront le système en faveur des zones rurales et des pauvres. En colère et aliénés, les ruraux pauvres veulent croire leur rhétorique.

Ce ne sont pas seulement les jours de l’empire américain qui sont comptés, comme nous l’avons souvent souligné, mais pour citer Marx, en continuant à enrichir les riches et à appauvrir les pauvres, le capitalisme continue de forger le nœud coulant pour les accrocher.

Mais voici le danger. Il y a 90 ans, lorsque les systèmes économiques se sont effondrés pendant la Grande Dépression, les pays puissants ont abandonné la démocratie et sont tournés vers le système extrême de la culture de la guerre – le fascisme. Ne vous y trompez pas, le fascisme est basé sur la force et la violence d’abord à l’intérieur du pays, puis sur la préparation à la guerre extérieure. En effet, le fascisme est la culture de la guerre dans sa plus pure manifestation. Afin d’éviter une répétition de l’histoire des années 30, il devient de plus en plus urgent de passer de la culture de la guerre à la culture de la paix.

Comment faire une telle transition? Les mensuels de ce blog font des propositions, comme un conseil de sécurité des maires, depuis plusieurs années maintenant. Les propositions n’ont pas encore obtenu de soutien, mais peut-être que le moment viendra où nous n’aurons pas d’autre choix que de les faire avancer.

SOME COMMENTS ON THE US NATIONAL ELECTION

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(Une version française suit en dessous)

I started to write a new blog reacting to the strength of Trump and the Republican party in the US election, and realized that I already wrote such a blog in 2017 and all I need to do is to make a few updates at the end of the article. Back in 2017, I compared Trump’s appeal to that of Marine Le Pen in France, Today I could also compare his appeal to many other demagogues that are thriving around the world in Brazil, Turkey, Russia, Philippines, Hungary, etc.

Here is the 2017 blog with updates at the end in italics.

What is the appeal of Donald Trump and Marine Le Pen? Why have they able to get so many votes?

A superficial response is easy: Voters are angry and fed up with the present political system and they will vote for whoever best applauds their anger and damns the present poitical system. The more the media attacks Trump, the more his US supporters are confirmed that he represents their own rejection of the system. And the more the other political parties and political elite attack Le Pen, the more the French voters are confirmed that she is allied with them against the present political system.

But a more profound response requires that we analyze why voters are angry and fed up. One cause is their economic hardships. The average wages of a worker continue to decrease year after year. More and more families are forced to work two or three jobs just to survive. And they understand, to some extent, that the problem is due to government policies that support capitalist exploitation, enabling the rich to get richer and the poor to get poorer. On the other hand, many are confused, misled by populists like Trump and Le Pen, who tell them that the problem is caused by imigrants who take their jobs and receive government welfare.

There is a classic term to describe the anger and frustration related to economic hardship that is blamed on the government and other institutions of the society. It is called “alienation.” The young Karl Marx devoted his doctoral thesis to this topic, describing how industrial workers, unlike handicraft workers in previous centuries, no longer had control over the products that they created. Instead, the capitlalist controlled production and took the profits from it. The more the worker toiled, the more the capitalist got richer and could exploit him even more.

Ironically, when I worked in the 70’s and 80’s in the old Soviet Union, I found that my so-called communist friends had never heard the Russian word for alienation (отчуждение), even though their economic conditions were deteriorating as their country’s economy declined under the burden of the arms race. However, they knew that the government was lying to them about the economic situation. They would say “You can find the truth anywhere except in Pravda and the news anywhere except in Izvestia.” These were the two leading state-run news media in the Soviet Union and their names are the Russian words for Truth and News.

Nowadays, Trump and Le Pen make short-term gains by criticiizing the news media. In the short-term, they gain support of many voters who have come to mistrust pronouncements by the government and the capitalist class that are repeated by the media. The voters think that Trump and Le Pen are “on their side.”

But in the long run, they are playing with fire.

In fact, it is true that the media are lying and that the government is directly or indirectly responsible for the lies. If you read Rolling Stone magazine back in the 1970’s, you would have know from Carl Bernstein’s article that all the major media were infiltrated by the CIA during the Vietnam War in order to ensure support by the American people for the war. Although the Bernstein article was simply the account of the US Senate hearings, headed by Senator Frank Church, he could not publish it anywhere except in Rolling Stone. Why? Of course, because the other media were controlled by the CIA!

The Bernstein story is not an exception. It is more and more the rule. In fact, as I conclude in The History of the Culture of War, the control of the media through secrets and lies has become the most important weapon of the culture of war.

We all know now about the big lie of weapons of mass destruction used to justify the war in Iraq. How many remember the falsified Gulf of Tonkin incident that was used to justify the war in Vietnam? Few know the reason for the war against Ghadafi in Libya: it was because he was using Libya’s oil money to strengthen the African Union to the point that the Africans began to resist exploitation by the Americans and Europeans. And unless you dig deep in the foreign media you will not know that the media reports of a poison gas attack by the Syrian government used to justify American intervention, was based on what appears to be faked videos by the White Helmets, an organization established and funded by the US and UK governments as part of their campaign in the Syrian war.

In fact, control of the media, including secrets and lies, is necessary to the culture of war if is to survive. This is due to two other general historical trends: the increase in democracy throughout the world, and the increasing anti-war sentiment throughout the world. People don’t want their country to make war. A few years ago, a political scientist at Yale got a lot of press by arguing that democracies do not make war against other democracies. When I looked at his data, I came to a different intepretation: in order to conduct a war, a democracy has to convince its people that the enemy is not a democracy or else they have to make war secretly, because otherwise the people will not support it. For example, the American wars against Cuba and Nicaragua, as well as the Cold War against Russia, were possible because they could convince the American voter that these were totalitarian countries rather than democracies. And in order to make war against Chile they had to conduct it secretly. The same process is evident today as the government (and the media) condemn Libya and Syria as totalitarian, while supporting even more authoritatian allies, especially Saudi Arabia. The new form of American warfare, the drone attacks that were greatly increased by Obama, enable the US to engage in secret wars throughout the world.

But in the end, the political and economic system of the American empire will pay a heavy price for the manipulation of the news. As it becomes more blatant and more universal and more evident, it increases the alienation of the people from their government and their media. In the short run, it opens the door to demagogues like Trump and Le Pen and perhaps even worse yet to come.

But the heaviest price will come when the economic system collapses. The people of America and Euorope may do what the Soviet people did when their economic system collapsed. The Soviets stayed in their homes and the troops stayed in their barracks, saying “good riddance!” to the Gorbachev government and the Communist Party in Russia. The system collapsed with a whimper rather than a bang!

It’s a vicious cycle. The alienation of voters makes possible the electoral victories of demagogues and fascists. In turn, these demagogues and facists increase government priorities for military spending which, eventually, will push the American empire over the same cliff as the Russian empire before it, unless of course they stumble into a world war which would be and even worse outcome.

Fortunately, since our species is resilient and our history is dialectical, there are positive reactions against the election of demagogues. As we have shown in a recent blog , there is hope for a soft landing to the American crisis.

And there is a positive fightback against the secrets and lies of governments and the commercial mass media. Thanks to modern technology, we are able to work globally in virtual meetings, and internet news systems like CPNN globally as well as many local independent news websites and low-cost local radio stations have become possible.

This month I have a personal example of this approach. I’ve been invited to address the annual meeting of the Global Alliance for Ministries and Infrastructures for Peace and I will use the occasion to talk about ways that we can take advantage of the present chaos to move the transition from the culture of war to a culture of peace.

 

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QUELQUES COMMENTAIRES SUR L’ÉLECTION NATIONALE AMÉRICAINE

J’ai commencé à écrire un nouveau blog en réaction au support electoral pro Trump et au parti républicain lors des élections américaines; j’ai réalisé que j’avais déjà écrit un tel blog en 2017. Je n’ai eu qu’à faire quelques mises à jour à la fin de l’article. En 2017, j’avais comparé la base electorale de Trump à celle de Marine Le Pen en France. Aujourd’hui je pourrais également faire la comparaison à celles de nombreux autres démagogues à travers le monde: Au Brésil, en Turquie, en Russie, aux Philippines, en Hongrie, etc.

Voici le blog 2017 avec les mises à jour à la fin en italique.

Quel est l’attrait de Donald Trump et Marine Le Pen? Pourquoi sont-ils si populaires?

Une réponse superficielle est facile: les électeurs sont en colère et en ont assez du système politique actuel et ils voteront pour celui ou celle qui écoutera le mieux leur colère et condamnera le système politique actuel. Plus les médias attaquent Trump, plus ses partisans sont persuadés qu’il représente leur propre rejet du système. Et plus les autres partis politiques et l’élite politique attaquent Le Pen, plus les électeurs français sont confirmés qu’elle est alliée avec eux contre le système politique actuel.

Mais une réponse plus profonde exige que nous analysions pourquoi les électeurs sont en colère et en ont assez. L’une des causes est leurs difficultés économiques. Le salaire moyen d’un travailleur continue de baisser d’année en année. De plus en plus de familles sont obligées de travailler deux ou trois emplois pour survivre. Et ils comprennent, dans une certaine mesure, que le problème est dû aux politiques gouvernementales qui soutiennent l’exploitation capitaliste, permettant aux riches de s’enrichir d’avantage, tandis que les pauvres s’appauvrissant de plus en plus. D’un autre côté, beaucoup sont confus, manipulés par les mensonges des populistes comme Trump et Le Pen, qui leur disent que le problème est causé par des immigrés qui prennent leur emploi et reçoivent des aides publiques, ce qui est complétement faux!

Il existe un terme classique pour décrire la colère et la frustration liées aux difficultés économiques qui sont imputées au gouvernement et aux autres institutions de la société. Cela s’appelle «l’aliénation». Le jeune Karl Marx a consacré sa thèse de doctorat à ce sujet, décrivant comment les travailleurs industriels, contrairement aux artisans des siècles précédents, n’avaient plus le contrôle des produits qu’ils créaient. Au lieu de cela, les capitlalistes contrôlaient la production et en tiraient les bénéfices. Plus l’ouvrier travaillait, plus le capitaliste s’enrichissait et pouvait encore plus l’exploiter.

Ironiquement, lorsque j’ai travaillé dans les années 70 et 80 dans l’ancienne Union soviétique, j’ai découvert que mes amis soi-disant communists n’avaient jamais entendu le mot russe pour aliénation (отчуждение), même si leurs conditions économiques se détérioraient alors que l’économie de leur pays déclinait sous le fardeau de la course aux armements. Cependant, ils savaient que le gouvernement leur mentait sur la situation économique. Ils disaient “Vous pouvez trouver la vérité n’importe où sauf dans la Pravda et les nouvelles n’importe où sauf à Izvestia.” C’étaient les deux principaux médias d’information gérés par l’État en Union soviétique et leurs noms sont les mots russes pour “vérité” et “nouvelles”.

De nos jours, Trump et Le Pen font des gains à court terme en critiquant les médias d’information. À court terme, ils obtiennent le soutien de nombreux électeurs qui se méfient des déclarations du gouvernement et de la classe capitaliste qui sont répétées par les médias. Les électeurs pensent que Trump et Le Pen sont «de leur côté».

Mais à long terme, ils jouent avec le feu.

En fait, il est vrai que les médias mentent et que le gouvernement est directement ou indirectement responsable des mensonges. Si vous lisiez le magazine Rolling Stone dans les années 1970, vous auriez su d’après l’article de Carl Bernstein que tous les grands médias ont été infiltrés par la CIA pendant la guerre du Vietnam afin d’assurer le soutien du peuple américain à la guerre. Bien que l’article de Bernstein soit simplement le compte rendu des audiences du Sénat américain, dirigé par le sénateur Frank Church, il ne pouvait le publier nulle part sauf dans Rolling Stone. Pourquoi? Bien sûr, parce que les autres médias étaient contrôlés par la CIA!

L’histoire de Bernstein ne fait pas exception. C’est de plus en plus la règle. En fait, comme je le conclus dans L’histoire de la culture de la guerre, le contrôle des médias à travers les secrets et les mensonges est devenu l’arme la plus importante de la culture de la guerre.

Nous connaissons tous maintenant le grand mensonge des armes de destruction massive utilisées pour justifier la guerre en Irak. Combien se souviennent de l’incident falsifié du golfe du Tonkin qui a servi à justifier la guerre au Vietnam? Rares sont ceux qui connaissent la raison de la guerre contre Kadhafi en Libye: c’était parce qu’il utilisait l’argent du pétrole de la Libye pour renforcer l’Union africaine au point que les Africains ont commencé à résister à l’exploitation par les Américains et les Européens. Et à moins de creuser profondément dans les médias étrangers, vous ne saurez pas que les reportages des médias sur une attaque au gaz toxique par le gouvernement syrien utilisé pour justifier l’intervention américaine, étaient basés sur ce qui semble être de a href=”http://theindicter.com/swedish-doctors-for-human-rights-white-helmets-video-macabre-manipulation-of-dead-children-and-staged-chemical-weapons-attack-to-justify-a-no-fly-zone-in-syria/”>fausses vidéos des Casques blancs, une organisation établie et financé par les gouvernements américain et britannique dans le cadre de leur campagne contre le gouvernement syrien.

En fait, le contrôle des médias, y compris les secrets et les mensonges, est nécessaire à la culture de la guerre pour survivre. Cela est dû à deux autres tendances historiques générales: l’augmentation de la démocratie dans le monde et le sentiment anti-guerre croissant dans le monde. Les gens ne veulent pas que leur pays fasse la guerre. Il y a quelques années, un politologue de Yale [New Haven, CT, USA] a fait beaucoup de bruit en affirmant que les démocraties ne font pas la guerre aux autres démocraties. Quand j’ai regardé ses données, j’en suis venu à une interprétation différente: pour mener une guerre, une démocratie doit convaincre son peuple que l’ennemi n’est pas une démocratie ou bien il doit faire la guerre en secret, sinon le peuple ne le souteint pas. Par exemple, les guerres américaines contre Cuba et le Nicaragua, ainsi que la guerre froide contre la Russie, ont été possibles parce qu’elles pouvaient convaincre l’électeur américain qu’il s’agissait de pays totalitaires plutôt que de démocraties. Et pour faire la guerre au Chili, ils devaient la mener secrètement. Le même processus est évident aujourd’hui alors que le gouvernement (et les médias) condamnent la Libye et la Syrie comme totalitaires, tout en soutenant encore plus d’alliés autoritaires, en particulier l’Arabie saoudite. La nouvelle forme de guerre américaine, les attaques de drones qui ont été fortement multipliées par Obama, permettent aux États-Unis de s’engager dans des guerres secrètes à travers le monde.

Mais au final, le système politique et économique de l’empire américain paiera un lourd tribut pour la manipulation de l’actualité. Au fur et à mesure que cela devient plus flagrant, plus universel et plus évident, cela augmente l’aliénation du peuple par rapport à son gouvernement et à ses médias. À court terme, cela ouvre la porte à des démagogues comme Trump et Le Pen et peut-être même pire encore à venir.

Mais le prix le plus lourd viendra lorsque le système économique s’effondrera. Les peuples d’Amérique et d’Europe peuvent faire ce que le peuple soviétique a fait lorsque leur système économique s’est effondré. Les Soviétiques sont restés dans leurs maisons et les troupes sont restées dans leurs casernes, disant “bon débarras!” au gouvernement Gorbatchev et au Parti communiste en Russie. Le système s’est effondré avec un gémissement plutôt qu’un bang!

C’est un cercle vicieux. L’aliénation des électeurs rend possible les victoires électorales des démagogues et des fascistes. À leur tour, ces démagogues et fascistes augmentent les priorités du gouvernement en matière de dépenses militaires, ce qui, à terme, poussera l’empire américain sur la même falaise que l’empire russe avant lui, à moins bien sûr qu’ils ne tombent dans une guerre mondiale qui serait une issue encore pire.

Heureusement, puisque notre espèce est résiliente et que notre histoire est dialectique, il y a des réactions positives contre l’élection des démagogues. Il reste de l’espoir pour un atterrissage en douceur de la crise américaine, comme nous l’avons décrit dans un blog récent.

Il y a également une riposte positive contre les secrets et les mensonges des gouvernements et des médias commerciaux de masse. Grâce à la technologie moderne, nous sommes en mesure de travailler dans le monde entier à travers des réunions virtuelles, et des systèmes d’information sur Internet comme CPNN dans le monde, ainsi que de nombreux sites Web locaux et independants d’informations ainsi que des stations radio locales sont devenus possibles.

Ce mois-ci, j’ai un exemple personnel de cette approche. J’ai été invité à prendre la parole à la réunion annuelle de l’Alliance mondiale pour les ministères et infrastructures pour la paix et je profiterai de l’occasion pour parler des moyens par lesquels nous pouvons profiter du chaos actuel pour faire avancer la transition de la culture de la guerre à une culture de la paix.