Hope for a soft landing

(Une version française suit en dessous)

This month’s CPNN bulletin shows how, in the face of pessimistic predictions for the United States, to the point of civil war, there are many progressive initiatives advancing. It’s the dialectics of history in action: “when the going gets tough, the tough get going.” And it raises the hopes that the crash of the empire could have a soft landing.

After all, there is a rich history of progressive mobilizations in the United States. The bulletin lists initiatives in the following domains of action which we may consider in terms of their historical roots.

Unionization. When times get tough, the workers organize. The extensive union drives in factories in the 1870’s and 1880’s and of the railroads in the 1890’s were crushed by police and military violence that was directed by the major capitalists of the time. But in the 1930’s, despite attempts by the capitalists to forcibly prevent them, the CIO was able to organize the national trade unions in the United States in most of the major manufacturing companies. This gave popular support to the New Deal policies that saved the country from the worst ravages of the Great Depression and gave birth to the systems of social security.

Colleges and Universities. Progressive movements have long found support in American institutions of higher education. For example, the mass movement against the Vietnam War took root primarily in college campuses.

Civil rights. The most important mobilizations in recent months have taken place in the struggle against racism. This recalls the movement for civil rights of the 1960’s which provided leadership to the movement against the Vietnam War as exemplified by Martin Luther King.

Climate activism. The youth movement demanding action to address global warming has been a second major mobilization in the past few years. The roots of this movement go back almost 30 years to the 1992 Rio Summit on Environment and Development (the “Earth Summit”). At the time I was still teaching at Wesleyan University and the students sent representatives to the Rio Summit and mobilized teach-ins when they returned.

Peace movement. American Peace Movements have taken many forms over the years, as I documented 40 years ago in my book with that title. Many of them are working together in the United National AntiWar Coalition which has issued a Call to Action. In recent years the most important mobilizations have taken place around the International Day of Peace in September, led by Campaign Nonviolence which last September held over 3,300 actions, events and marches across the USA and in 20 countries.

City governments. In recent years city governments have taken more progressive stands as documented in a series of articles in The Nation and many articles in CPNN. The US Conference of Mayors exemplies this in its many resolutions, and most recently, its “Vision for America.” New Haven has long been a good example going back at least 30 years with the formation of its City Peace Commission.

Members of congress.
Although they are a minority, there have always been a few progressive candidates elected to the US Congress. There is not enough of them to change a system that is dominated by big money interests, but they provide a voice for progressive change which has traditionally inspired other activists

If the United States is to survive the crisis in which it is now engulfed, it will need massive mobilizations in all of these domains and their unity into a single solid progressive movement. And, as we have said before, it will require the dismantling of the US military empire. The military budget must be totally converted in order to save the country. Its military bases around the world must be dismantled and the soldiers brought home and put to useful work.

* * * * *

L’espoir d’un atterrissage en douceur

Le bulletin du CPNN de ce mois montre comment, face aux prévisions pessimistes pour les États-Unis, pouvant aller jusqu’a la guerre civile, de nombreuses initiatives progressistes avancent. C’est la dialectique de l’histoire en action: «when the going gets tough, the tough get going» (quand les temps deviennent durs, les durs avancent.). Et cela fait naître l’espoir que le crash de l’empire pourrait avoir un “atterrissage en douceur.”

Après tout, il existe une riche histoire de mobilisations progressistes aux États-Unis. Le bulletin liste les initiatives dans les domaines d’action suivants que nous pouvons considérer en fonction de leurs racines historiques.

Syndicalisation. Lorsque les temps deviennent durs, les travailleurs s’organisent. Les nombreuses campagnes de syndicalisation dans les usines des années 1870 et 1880 et des chemins de fer dans les années 1890 ont été écrasées par la violence policière et militaire dirigée par les principaux capitalistes de l’époque. Mais dans les années 1930, malgré les tentatives des capitalistes pour les empêcher de force, le CIO a pu organiser les syndicats nationaux aux États-Unis dans la plupart des grandes entreprises manufacturières. Cela a donné un soutien populaire aux politiques du New Deal qui ont sauvé le pays des pires ravages de la Grande Dépression et ont donné naissance aux systèmes de sécurité sociale.

Collèges et universités. Les mouvements progressistes ont depuis longtemps trouvé un soutien dans les établissements d’enseignement supérieur américains. Par exemple, le mouvement de masse contre la guerre au Vietnam a pris racine principalement dans les campus universitaires.

Droits civils. Les mobilisations les plus importantes de ces derniers mois ont eu lieu dans la lutte contre le racisme – le mouvement “Black Lives Matter.” Cela rappelle le mouvement pour les droits civils des années 1960 qui a soutenu le mouvement contre la guerre au Vietnam , comme en témoigne Martin Luther King.

Activisme climatique. Le mouvement de jeunesse exigeant une action pour lutter contre le réchauffement climatique a été une deuxième mobilisation majeure au cours des dernières années. Les racines de ce mouvement remontent à près de 30 ans, au Sommet de Rio de 1992 sur l’environnement et le développement (le «Sommet de la Terre»). À l’époque, j’enseignais encore à l’Université Wesleyan et les étudiants ont envoyé des représentants au Sommet de Rio et mobilisé des “teach-ins” à leur retour.

Mouvement pour la paix. Les mouvements de paix américains ont pris de nombreuses formes au fil des ans, comme je l’ai documenté il y a 40 ans dans mon livre avec ce titre. Beaucoup d’entre eux travaillent ensemble au sein de la United National AntiWar Coalition, qui a lancé un appel à l’action. Ces dernières années, les mobilisations les plus importantes ont eu lieu autour de la Journée internationale de la paix en septembre, surtout par la Campaign Nonviolence qui en septembre dernier a organisé plus de 3 300 actions, événements et manifs.

Gouvernements municipaux. Ces dernières années, les conseils municipaux ont adopté des positions plus progressistes, comme le montre une série d’articles dans The Nation et de nombreux articles dans CPNN. La Conférence des maires des États-Unis en est un exemple dans ses nombreuses résolutions et, plus récemment, dans sa «Vision pour l’Amérique». New Haven est depuis longtemps un bon exemple depuis au moins 30 ans avec la formation de sa City Peace Commission.

Membres du congrès. Bien qu’ils soient minoritaires, il y a toujours eu quelques candidats progressistes élus au Congrès américain. Il n’y en a pas assez pour changer un système dominé par de gros intérêts financiers, mais ils fournissent une voix pour un changement progressif qui a traditionnellement inspiré d’autres militants.

Si les États-Unis survivront à la crise dans laquelle ils sont maintenant engloutis, ils auront besoin de mobilisations massives dans tous ces domaines et de leur unité en un seul mouvement progressiste et solide. Et, comme nous l’avons déjà dit, cela nécessitera le démantèlement de l’empire militaire américain. Le budget militaire doit être totalement converti pour sauver le pays. Ses bases militaires à travers le monde doivent être démantelées et les soldats ramenés chez eux et engagés dans un vaste programme de reconstruction des infrastructures défaillantes des États-Unis.