The Pope, Religion and the Culture of Peace

(Une version française suit en dessous)

In this month’s bulletin of CPNN I have written about the initiative of Pope Francis for nuclear disarmament, and, along with and the bishops and churches of the Amazon, for sustainable development and the rights of indigenous peoples, key components of the culture of peace.

One of the initial reactions to the bulletin was to object that the Pope and the Roman Catholic Church do not support the culture of peace insofar as they continue to call homosexuality a disease and and to oppose abortion. This point of view considers that a person’s sexual orientation and a woman’s control over reproduction are fundamental human rights and hence components of the culture of peace.

Of course the Pope’s remarks about homosexuality and abortion reflect a long-standing dogma of the Roman Catholic Church, as well as many other religious institutions.

This debate reminds me of the excellent discussion about religion and culture of peace published in 2000 by Elise Boulding in her book Cultures of Peace: The Hidden Side of History:

“Every religion then contains two cultures: the culture of violence and war and the culture of peaceableness. The holy war culture calls for mobilization against evil and is easily politicized. The culture of the peaceable garden relies on a sense of the oneness of humankind, often taking the form of intentional communities based on peaceful and cooperative lifeways, sanctuaries for the nonviolent….”. .

In my opinion, the Pope’s initiatives go beyond the usual “two cultures” of religion. I see them as an important contribution to the agenda of history. Hence, at the conclusion of the bulletin I write that they “may be seen as a major step in the transition from a culture of war to a culture of peace.”

It is the general theme of this blog that there is an agenda of history in the sense that certain problems/challenges are more urgent than others. This theme is present in the remarks quoted in the bulletin by Cardinal Czerny at the final press briefing of the Amazon Synod, that the ecological and human crisis is so deep that without a sense of urgency “we’re not going to make it.”

Nuclear disarmament is such a problem/challenge. Unless we can achieve it, the other components of the culture of peace, including human rights, will never be achieved.

As for the ecological crisis and the necessity of sustainable development, there is a sense in which they are less urgent than nuclear disarmament. The ecological threat is real but while a nuclear war could completely destroy our world in a matter of hours and days, the ecological threat is a matter of decades and centuries.

Unlike the perspective that I am presenting, it seems that people, and especially the young generation, are more conscious of the ecological threat than the nuclear threat. For them the evidence of global warming is visible every day, while the nuclear threat remains abstract and hidden. Therefore, it is tactically and strategically effective that nuclear disarmament be linked as much as possible to the movements for sustainable development.

Of course, the two issues are profoundly related in the sense that both concern preservation of our planet, and like all components of the culture of war and culture of peace they are part of a cultural continuum. This was expressed by UN Secretary General Antonio Guterres: “Today peace faces a new danger: the climate emergency, which threatens our security, our livelihoods, and our lives. That is why it is the focus of this year’s International Day of Peace.” And it was emphasized in the effective mobilizations for the International Day of Peace in France by Mouvement de la Paix and by the analysis for the occasion by their spokesman Roland Nivet: “Climate and peace are the same fight. The struggles for peace and climate, social justice and human rights, nuclear disarmament are linked. They unite us today and must be the cement of our unity of action for tomorrow.”

The initiatives of the Pope are especially timely because they support this linkage of nuclear disarmament and sustainable development and they send out this message to the Catholic churches around the world and their more than a billion religious followers.

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Le pape, la religion et la culture de la paix

Dans le bulletin de CPNN de ce mois-ci, j’ai évoqué l’initiative du pape François en faveur du désarmement nucléaire et en faveur du développement durable et des droits des peuples autochtones, comme faisant partie des éléments essentiels de la culture de la paix.  Ces derniers ont été faits avec les évêques et avec les églises de l’Amazonie.

L’une des premières réactions au bulletin a été de faire remarquer que le Pape et l’Église catholique romaine ne soutiennent pas complètement la culture de la paix dans la mesure où ils continuent de qualifier l’homosexualité de maladie et de s’opposer à l’avortement. Ces points de vue considèrent que l’orientation sexuelle d’une personne et le contrôle de la procréation par une femme sont des droits de l’Homme fondamentaux et donc des éléments essentiels de la culture de la paix.

Bien sûr, le points de vue du pape sur l’homosexualité et l’avortement reflètent une prise de position de longue date de l’Église catholique romaine, ainsi que de nombreuses autres institutions religieuses.

Ce débat me rappelle l’excellente discussion sur la religion et la culture de la paix publiée en 2000 par Elise Boulding dans son livre Cultures of Peace: The Hidden Side of History:

“Chaque religion contient alors deux cultures: la culture de la violence et de la guerre et la culture de la paix. La culture de la guerre sainte appelle à la mobilisation contre le mal et est facilement politisée. La culture du jardin pacifique repose sur le sentiment de l’unité de l’humanité, prenant souvent la forme de communautés intentionnelles basées sur des chemins de vie pacifiques et coopératifs, des sanctuaires pour les non-violents…. “. .

À mon avis, les initiatives du pape vont au-delà des “deux cultures” habituelles de la religion. Je les considère comme une contribution importante à l’ordre du jour de l’histoire. Par conséquent, à la fin du bulletin, j’écris qu’ils “pourraient être considérés comme une étape majeure dans la transition d’une culture de la guerre à une culture de la paix”.

Le thème général de ce blog est qu’il existe un agenda de l’histoire en ce sens que certains problèmes – défis sont plus urgents que d’autres. Ce thème est présent dans les remarques citées dans le bulletin du cardinal Czerny lors de sa conférence de presse finale du Synode d’Amazonie, selon lesquelles la crise écologique et humaine est si profonde que, sans sentiment d’urgence, nous n’allons pas survivre.

Le désarmement nucléaire est un tel problème – défi !  À moins d’atteindre cet objectif, les autres éléments de la culture de la paix, y compris les droits de l’Homme, ne seront jamais atteints.

En ce qui concerne la crise écologique et la nécessité d’un développement durable, il est en quelque sorte moins urgent que le désarmement nucléaire. La menace écologique est réelle, mais son rhythme est plus lent. Une guerre nucléaire pourrait complètement détruire notre monde en quelques heures et quelques jours alors que la menace écologique est une affaire de décennies et de siècles.

Contrairement à la perspective que je présente, il semble que les gens, et en particulier la jeune génération, soient plus conscients de la menace écologique que de la menace nucléaire. Pour eux, les preuves du réchauffement climatique sont visibles chaque jour, tandis que la menace nucléaire reste abstraite et cachée. Par conséquent, il est tactiquement et stratégiquement efficace de lier autant que possible le désarmement nucléaire aux mouvements en faveur du développement durable.

Bien entendu, les deux problèmes sont profondément liés en ce sens qu’ils concernent à la fois la préservation de notre planète et que, comme toutes les composantes de la culture de la guerre et de la culture de la paix, ils font partie d’un continuum culturel. Dans ce sens, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré: “Aujourd’hui, la paix fait face à un nouveau danger : l’urgence climatique, qui menace notre sécurité, nos moyens de subsistance, notre vie. C’est pourquoi cette année la Journée internationale de la paix sera placée sous le thème de l’action climatique.” Et il a été souligné dans les mobilisations effectives pour la Journée internationale de la paix en France par le Mouvement de la paix et par l’analyse effectuée pour l’occasion par son porte-parole Roland Nivet: “Climat et paix même combat. Les luttes pour la paix et le climat, la justice sociale et les droits humains, le désarmement nucléaire sont liées. Elles nous unissent aujourd’hui et doivent être le ciment de notre unité d’action pour demain.” “

Les initiatives du pape sont particulièrement opportunes, car elles soutiennent ce lien entre le désarmement nucléaire et le développement durable et envoient ce message aux églises catholiques du monde entier et à leurs fidèles qui sont plus d’un milliard.