Progrès et obstacles en Amérique du Nord

(D'après les rapports de 58 organisations du Canada et des États-Unis.)

PROGRÈS: Les organisations, aussi bien au Canada qu'aux États-Unis, font part d'un progrès significatif dans leur travail en faveur d'une culture de la paix. La plupart n'abordent pas la question du progrès à l'échelle nationale ou internationale, mais constatent une plus grande prise de conscience et un développement de la coopération dans les villes où elles travaillent, comme Hamilton (Ontario), Vancouver (Colombie britannique), Calgary (Alberta), Cincinnati (Ohio), Houston (Texas), Northfield et Saint Paul (Minnesota), New Haven (Connecticut), Quabbin (Massachusetts), New York et quelques États en général (Connecticut, Minnesota). Au Canada a été mis en route un Programme de la culture de la paix à l'échelle nationale. Des organisations spécialisées dans la non-violence comme la Fellowship of Reconciliation font état d'une hausse du nombre de membres et de l'intérêt.

Des progrès sont observés en termes de prise de conscience et de pratique de la médiation, de justice réparatrice et d'autres formes alternatives de résolution des conflits. De nombreux programmes dans les écoles, dans les communautés et même dans les prisons, incluent souvent des programmes de formation auxquels pourraient participer des services de police locale et des membres des communautés. Dans une communauté, "nous enseignons actuellement la résolution de conflits et la médiation à plus de 1 500 élèves chaque année dans cette région principalement rurale [et nous avons] déjà formé plus de 100 membres de la communauté comme médiateurs."

Les veillées pour la paix organisées régulièrement par de nombreux groupes locaux provoquent une réaction extrêmement positive, ce qui contredit l'impression donnée par les médias selon laquelle la population est divisée en parts égales entre le soutien et l'opposition à la guerre et au militarisme. "Les gens semblent heureux de découvrir qu'ils ne sont pas seuls à souhaiter la paix et qu'ils ne sont pas fous de l'espérer." Au Canada et aux États-Unis, la population tente d'obtenir une aide pour la création d'un ministère de la Paix dans les gouvernements fédéraux.

Le "Student Pledge Against Gun Violence" a été signé par plus de dix millions de jeunes et a sans doute contribué à une chute spectaculaire du nombre de morts par armes à feu parmi les jeunes.

OBSTACLES: Beaucoup s'accordent sur le fait que "les invasions en Afghanistan et en Irak après le 11 septembre ont provoqué chez beaucoup de gens un sentiment d'abattement et d'impuissance à changer les choses". Et beaucoup signalent également l'insistance des médias sur la violence comme autre obstacle: "Les gens se voient constamment bombardés par des images de violence à la télévision, dans les films, dans les événements sportifs et dans les jeux vidéo populaires." Dans le même temps, Internet est généralement vu comme un outil positif de mobilisation et de sensibilisation. À l'échelle locale, "Internet a permis à toutes les personnes intéressées d'obtenir rapidement des informations leur facilitant le travail.

Cela permet de développer le sentiment de communauté.". À l'échelle planétaire, "il y a sans aucun doute plus de dialogue entre les différentes organisations pour la paix.". Le Canadian Culture of Peace Program a enregistré plus d'un million de visites sur son site Internet depuis son lancement en 1998.

L'obtention d'un financement est un obstacle important pour de nombreuses organisations, puisque celles-ci dépendent en majorité de dons et du travail de volontaires. Cette question est également un problème pour les écoles du Canada ("les enseignants de Colombie britannique se trouvent sous pression en raison des réductions budgétaires du gouvernement") et des États-Unis ("Moins les écoles et les groupes de jeunes ont de moyens financiers, moins ils peuvent se joindre à nous.")

Progrès et obstacles dans les Caraïbes

(D'après les rapports de 22 organisations de la Barbade, Cuba, République dominicaine, Haïti et Porto Rico.)

PROGRÈS: Les rapports provenant de cette région sont souvent liés à des campagnes concrètes pour les droits de l'homme et la démilitarisation. En 2003, après de longues années de lutte pour réclamer aux États-Unis l'île de Vieques qui servait de champ de bombardement à l'armée, plusieurs organisations de Porto Rico ont obtenu une victoire. Les femmes ont joué un rôle considérable, utilisant "la désobéissance civile, la non-violence, le dialogue et l'unanimité comme formes de lutte et de participation". Comme l'explique une organisation, "notre peuple a vécu et démontré la force de la paix contre la violence de l'armée." La lutte continue dans la plupart des domaines, comme les droits des femmes haïtiennes, les droits des enfants réfugiés en République dominicaine et l'accès à l'eau dans certaines communautés portoricaines.

Le progrès est souvent décrit comme une "prise de conscience". Ainsi, par exemple, la chaire de l'UNESCO pour l'Éducation à la paix à Porto Rico se consacre à "l'éducation, à la recherche et à l'action" pour "la promotion et le développement de la prise de conscience d'une culture de la paix". De plus en plus de méthodes alternatives de résolution des conflits sont enseignées et pratiquées dans toute la région. Une campagne de sensibilisation est en cours pour faire comprendre aux gens que les jouets d'enfants ne devraient pas magnifier la guerre et la violence.

OBSTACLES: Les organisations des Caraïbes, comme celles du reste du monde, considèrent que le manque de financement est un obstacle sérieux à leur travail. Beaucoup soulignent que les inégalités entre riches et pauvres, entre forts et faibles sont également un obstacle important. "Les difficultés d'intégration et de communication régulière entre les organisations et les institutions travaillant sur ces thèmes dans la région, ainsi que la distribution et l'accès aux documents produits sur la question" représentent un autre problème. Certaines organisations d'Haïti se voient particulièrement bloquées par l'instabilité politique et le manque de participation démocratique, tandis que Porto Rico doit faire face à des problèmes de participation internationale du fait de sa "relation de subordination politique".

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