Towards a World without Walls

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    (Une version française suit en dessous)

Walls and frontiers are in the news these days – constructed by states in order to keep people out. At the same time, as we see in this month’s CPNN bulletin, it seems that movements of activists opposed to these walls are continuing to grow.In France, activists continue to aid migrants trying to escape from the wars and poverty of Africa and the Middle East and trying to enter France despite prosecution by the French authorities. As stated by Amnesty International, “These people are not traffickers or delinquents; they are worried, intimidated, pursued, defending human rights first and foremost.”

In the United States, activists continue to gather momentum in their movement to stop the deportation of undocumented immigrants by the Trump administration. This month the mayor of New Haven proclaims “We’re the resistance”, while Trump continues to insist on the construction of a wall between the United States and Mexico to stop further immigration.

A similar wall already exists, constructed by the state of Israel to keep people from entering from Palestine. But movements of solidarity continue to grow in opposition, such as the International Boycott, Divestment and Sanctions Movement newly nominated for a Nobel Peace Prize.

It will soon be 30 years since the historic destruction of the wall the separated East from West Berlin and East from West Germany. But another similar wall still exists, the demilitarized zone between North and South Korea. Can the Korean wall be removed? There is a glimmer of hope for this in the actions around the Olympic games in Korea, where the top organizer said in his message to the closing ceremony: “The seed of peace you have planted here in PyeongChang will grow as a big tree, . . . a cornerstone of the unification of the Korean Peninsula.”

The Olympic Games can be seen as a foretaste of a world without walls. As stated by the UN Secretary-General, ““The Olympic spirit allows people to be together, from all over the world, to respect each other, to assert the values of tolerance, of mutual understanding that are the basic elements for peace to be possible.” The vision of thousands of athletes marching and mingling together at the opening and closing of this year’s Korean games provided viewers with a concrete image of this spirit.

In Africa, the actions for a culture of peace supported by UNESCO are designed not only to promote a lasting peace and endogenous development, but also Pan-Africanism, in other words, an Africa without walls, as was the dream a century ago of activists like W.E.B. Dubois.

The new generation can be seen as force towards a world without walls. The winners of the Youth Solidarity Fund of the United Nations Alliance of Civilization are young people acting in solidarity both within and across national frontiers. They are from a generation that travels and exchanges ideas more than ever before in history, a generation that resists visas and that crosses borders.

The construction of walls, the defense of borders and the demand for visas are among the very few functions of the state that cannot be done better by local authorities, on the one hand, and by a renewed United Nations and regional organizations, on the other hand. Walls, borders and visas go along with the most intensive function of the state which is war and war preparations, along with the taxation that supports them. Other than these, we could do without the state. Management of justice, agriculture, commerce, education, energy, labor, healthcare, transportation and communication which extend beyond the local level can already, for the most part, be managed by the various agencies of the United Nations and regional organizations such as the European Union, African Union, etc.

Of course, for a world without walls, we need a world without the injustices of war and exploitation that are producing the terrible waves of migration from south to north.

With this in mind, we can consider those who work for a world without walls are working for the transition from a culture of war to a culture of peace.

PS (added 5 March): In listing the functions of the state, I neglected to mention the establishment and enforcement of tariffs. This has taken on special importance in recent days with the announcement by President Trump that he will impose tariffs on imported metals. The announcement has been met by complaints of the business media that these actions risk to launch “trade wars.” Note the relationship to the state’s monopoly on the culture of war! In fact, according to the classical sociologist Max Weber, the state can be defined as the organization that has a “monopoly on the legitimate use of physical force within a given territory.”

* * * * * * VERS UN MONDE SANS MURS * * * * * *

Les murs et les frontières sont dans les infos ces jours-ci – construits par les Etats afin d’empêcher les gens d’entrer. En même temps, comme nous le voyons dans le bulletin du CPNN de ce mois-ci, il semble que le nombre de mouvements et de militants opposés à ces murs ne cesse d’augmenter.

En France, malgré les poursuites engagées par les autorités, les activistes continuent d’aider les migrants qui tentent d’échapper aux guerres et à la pauvreté de l’Afrique et du Moyen-Orient. Comme l’a déclaré Amnesty International, «ces personnes ne sont ni des trafiquants ni des délinquants, elles sont inquiètes, intimidées, poursuivies et défendent avant tout les droits de l’Homme».

Aux États-Unis, les militants continuent à prendre de l’ampleur dans leur mouvement contre la déportation des migrants sans papiers par l’administration Trump. Ce mois-ci, le maire de New Haven proclame «Nous sommes la résistance», tandis que Trump continue d’insister sur la construction d’un mur entre les États-Unis et le Mexique pour arrêter l’immigration !!

Un mur similaire existe déjà, construit par l’Etat d’Israël afin d’empêcher les gens venant de Palestine. Mais les mouvements de solidarité continuent de grandir dans l’opposition, comme le mouvement international de boycott, de désinvestissement et de sanctions, nouvellement nominé pour la prix Nobel de la paix.

Il y aura bientôt 30 ans depuis la destruction historique du mur qui séparait l’Est et l’Ouest, à la fois de Berlin et de l’Allemagne. Mais un autre mur similaire existe encore. Il s’agit de la zone démilitarisée entre la Corée du Nord et la Corée du Sud. Le mur coréen peut-il être retiré? Il y a une lueur d’espoir dans les actions autour des Jeux Olympiques en Corée, où le top organisateur a déclaré dans son message à la cérémonie de clôture: “La graine de paix que vous avez planté ici à PyeongChang va grandir comme un grand arbre. . . une pierre angulaire de l’unification de la péninsule coréenne.”

Les Jeux Olympiques peuvent être considérés comme un avant-goût d’un monde sans murs. Comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, «L’esprit olympique permet aux gens d’être ensemble, de partout dans le monde, de se respecter, d’affirmer les valeurs de tolérance, de compréhension mutuelle qui sont les éléments de base de la paix possible.” La vision de milliers d’athlètes qui marchent et se mêlent à l’ouverture et à la fermeture des jeux coréens de cette année a donné aux spectateurs une image concrète de cet esprit !

En Afrique, les actions pour une culture de la paix soutenues par l’UNESCO visent non seulement à promouvoir une paix durable et un développement endogène, mais aussi le panafricanisme, autrement dit une Afrique sans murs, comme l’ont revé il y a un siècle des militants comme W.E.B. Dubois.

La nouvelle génération peut être considérée comme une force pour un monde sans murs. Les lauréats du Fonds de solidarité des jeunes de l’Alliance des civilisations des Nations Unies sont des jeunes qui agissent en solidarité à la fois à l’intérieur et à l’extérieur des frontières nationales. Ils proviennent d’une génération qui voyage et échange des idées plus que jamais auparavant dans l’histoire, une génération qui résiste aux visas et qui traverse les frontières.

La construction des murs, la défense des frontières et la demande de visas sont parmi les très peu de fonctions étatiques qui pouraient être facilement réalisées par les autorités locales, ou par les organisations régionales et une Organisation des Nations Unies reformée. Les murs, les frontières et les visas sont liés aux fonctions les plus intense de l’Etat, à savoir la guerre et ces préparatifs, ainsi que la fiscalité qui les soutient. A part cela, nous pourrions bien vivre sans Etat. La gestion de la justice, de l’agriculture, du commerce, de l’éducation, de l’énergie, du travail, des soins de santé, des transports et de la communication peut déjà être gérée par les différentes agences des Nations Unies et par les organisations régionales telles que Union Européene, Union africaine, etc.

Bien sûr, pour un monde sans murs, nous avons besoin d’un monde sans les injustices de la guerre et de l’exploitation qui produisent les terribles vagues de migration du sud vers le nord.

Dans cette optique, nous pouvons considérer que ceux qui travaillent pour un monde sans murs travaillent en même temps pour une transition d’une culture de guerre à une culture de paix.

PS (ajouté le 5 mars): En énumérant les fonctions de l’Etat, j’ai négligé de mentionner l’établissement et l’application des tarifs du Commerce. Cela a pris une importance particulière ces derniers jours, après l’annonce par le président Trump de l’imposition de tarifs sur les métaux importés. L’annonce a été accueillie très froidememt par les médias d’affaires qui disent que ces actions risquent de déclencher des «guerres commerciales». Notons la relation avec le monopole de l’Etat sur la culture de la guerre ! En fait, selon le sociologue classique Max Weber, l’Etat peut être défini comme l’organisation qui a «le monopole de l’usage légitime de la force physique sur un territoire donné».